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Kabila marque un but litigieux, mais sera-t-il validé ?

Carte blanche a ainsi été donnée au facilitateur Edem Kodjo pour convoquer le dialogue politique national afin de tirer la RDC de l’impasse politique dans laquelle elle se trouve aujourd’hui. Parmi les principes conducteurs du dialogue, il y a le respect de la Constitution de la RDC, la mise en œuvre de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies et l’engagement à adopter le consensus comme mode de prise des décisions. Ces principes ont-ils été observés ? That is the question.

L’on peut vite faire le constat que l’opposition, la vraie ou mieux celle considérée comme radicale, peut-on dire encore, et regroupée autour du vieux briscard de la politique congolaise, Etienne Tshisekedi, est restée cohérente par rapport à sa position initiale. L’illustration est qu’elle n’a pas été partie prenante de ce dialogue et ce, malgré l’appel réitéré de la très respectée Eglise catholique, invitant tous les acteurs politiques du pays à y participer pour plus d’inclusivité.

Mais, voulant aller plus vite afin d’en finir, la Majorité Présidentielle a offert la Primature à l’Opposition pour toute la période de transition à venir. Très enchantée parce que visée dans sa démarche, celle-ci a tout lâché. En termes plus clairs, elle a cédé sur toute la ligne, ne posant plus la moindre condition pour le statut du Chef de l’Etat après l’expiration de son second et dernier mandat, le 19 décembre 2016, ni sur la date  exacte de la tenue  couplée des élections présidentielle et législatives nationales et provinciales, ni sur la durée de la transition et encore moins  sur la libération des prisonniers politiques ou la réouverture de médias. 

L’Opposition au dialogue national complètement enveloppée

Avec la fin du dialogue national de la Cité de l’Union Africaine, On peut déjà affirmer que la messe a été dite. Mais elle a été unilatérale. Tous les préalables que brandissaient les pro-Kengo comme les pro-Kamerhe avant leur retour à la Cité de l’Union Africaine pour la signature de l’accord politique dont des copies leur avaient été distribuées par le facilitateur Kodjo avant les événements des 19 et 20 septembre dernier ont fondu  comme du beurre au soleil à la faveur de l’appât de la Primature.

Les négociateurs de la Majorité Présidentielle peuvent à présent se frotter les mains pour avoir réussi à faire fléchir les « opposants » qui ont accepté de les accompagner dans leurs chevauchées. Car ils ont du coup réussi à préserver le statut de leur « Autorité morale », selon l’avis de la Cour Constitutionnelle décrété en mai dernier qu’il devait rester en fonction  jusqu’à l’investiture du nouveau Président élu. 

Ainsi donc, la majorité et l’opposition au dialogue sont tombés d’accord sur la gestion du gouvernement tout en gardant un grand silence sur la date de la tenue des élections couplées, présidentielle, législatives nationales et provinciales. Ce compromis va-t-il régler la crise politique que traverse la RDC ? Personne ne peut le croire, car la tension monte dans l’esprit de l’opposition anti dialogue qui reste toujours à la logique qui est le respect du délai constitutionnel.

C’est aussi, dit-on, une tentative de violation de la constitution qui est largement partagé. Dans la rue de Kinshasa, on perçoit ça et là une certaine amertume. Le peuple ne sait plus quel Saint se vouer et quand il va récupérer son pouvoir et donner à celui qu’il veut, dit-on à l’opposition.

A présent, la course à la fameuse primature est ouverte, en interne, entre le camp de Vital Kamerhe, Co-modérateur du dialogue pour le compte de l’Opposition pro-dialogue, et Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat et « Autorité morale de l’Opposition républicaine, une plate-forme qui revendique le leadership de  l’opposition.

Selon certains milieux, les deux « Premiers-ministrables » sont déjà à la recherche des soutiens occidentaux. Déjà, ils brandissent leurs différentes cartes de visite pour estimer pouvoir servir d’interfaces aux Occidentaux foncièrement hostiles   

Le Rassemblement politique rejette les conclusions de l’UA

Par ailleurs, l’inflexibilité de celui qu’on appelle affectueusement le vieil opposant et de ses camarades du rassemblement politique est demeurée intacte. Elle a même été partagée par plusieurs observateurs, même si cela n’a pas manqué d’être perçu par certains comme une posture de va-t’en guerre. Elle est à certains égards bien réfléchie.

En effet, les dirigeants africains, en général, quand ils sont pris dans le piège de leurs propres turpitudes, savent se montrer ingénieux en matière de manœuvres dilatoires pour retourner la situation en leur faveur. Dans le cas d’espèce, disent les opposants qui n’ont pas répondu à l’appel d’Edem Kodjo, ce fameux dialogue politique national qui s’est tenu à la cité de l’Union Africaine apparaît aujourd’hui comme une possibilité offerte à Joseph Kabila de violer la Constitution et de lui permettre de glisser comme Président de la République au cours de la transition qui s’ouvre après la date du 19 décembre 2016. 

Loin de se décourager, les forces politiques du Rassemblement parient sur le fait que « le fameux dialogue politique congolais de la Cité de l’Union Africaine » va certainement connaître un fiasco retentissant, à la grande satisfaction du peuple et de tous les démocrates du pays.

Cela dit, en dehors de l’Eglise catholique dont on peut retenir qu’elle n’a pas voulu vendre son âme à Joseph Kabila Kabange, tous les autres acteurs qui y ont pris part au dialogue politique, peuvent avoir choisi consciemment de faire le jeu de l’actuel chef de l’Etat congolais, y compris l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhé. C’est certainement pour cette raison que le Secrétaire général, le Pr Ewanga, a préféré claquer la porte dudit parti et que l’opposition, regroupée autour de Tshisekedi, a jugé bon d’extirper Vital Kamerhé de ses rangs.

Le moins que l’on puisse dire, est que l’opposition appelée radicale croit avoir pris une bonne décision. Car, dans la difficile lutte pour la démocratie, il faut savoir procéder à une clarification des valeurs. Pour cela, l’opposition congolaise, la vraie, a refusé de s’accommoder, ni s’encombrer d’opposants dont la particularité est d’avoir un pied dans l’opposition et l’autre dans le pouvoir.

Mais comme le ridicule ne tue pas dans notre pays, les opposants de ce profil courent les rues en RDC, et en Afrique. Et ils rendent un très mauvais service à la démocratie, parce qu’ils servent de faire-valoir aux dirigeants pour justifier bon nombre de leurs funestes initiatives. De ce point de vue, l’on peut percevoir le lancement du dialogue politique en RDC comme un non-événement ou encore comme une palabre entre amis, disent les radicaux.

Violation de la Constitution

Pendant donc plus de quinze jours déjà, plus que ne l’a prévu le chronogramme du dialogue, les représentants de Joseph Kabila ont pris place à côté d’un groupe de membres de la société civile et des opposants dont le pouvoir congolais peut s’accommoder, pour apporter des réponses biaisées aux vraies questions politiques qui se posent aujourd’hui à la RDC.

En tout cas, l’on peut être sûr d’une chose : à l’issue de ce conclave entre « amis », dit-on déjà dans certains milieux, le problème congolais restera entier, créditent les opposants radicaux. Car, si Kabila était dans la logique de respect de la Constitution, il aurait pris toutes les dispositions pour organiser les élections à bonne date et subséquemment, pour passer le relais à l’homme ou à la femme que le peuple congolais aura choisi.

Mais là, l’on peut se rendre bien compte qu’il fait du dilatoire pour imposer le glissement du calendrier électoral, non seulement à la communauté internationale, mais aussi aux Congolais. Car le respect de la constitution n’a pas été observé. Au contraire, elle est plus que menacée aujourd’hui. 

En effet, si le Président Joseph KABILA nomme un membre de l’opposition comme premier ministre, l’article 78 de la Constitution qui exige que le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire… sera violé. Le Président de la République et le membre de l’opposition qui acceptera le poste de Premier ministre, alors qu’il ne fait partie de la majorité parlementaire, seront auteurs de cette violation de la Constitution.

S’ils veulent respecter la Constitution, les membres de l’opposition actuellement au dialogue doivent se déclarer membres de la majorité présidentielle (parlementaire) avant d’accepter que l’un d’eux soit nommé Premier ministre. Tout compte fait, nous comprenons que devant les intérêts personnels, le respect de la constitution devient relatif.

En disant oui à l’accord politique qui se dégage de la rencontre de l’Union Africaine, le groupe du Rassemblement politique considère que c’est là un déni à la démocratie ou mieux une négation à la vraie démocratie. Au contraire, le maître mot de l’opposition devra être le non.

Non à tout compromis qui n’exprimera pas clairement que le Président Kabila ne peut plus concourir à l’élection présidentielle à venir. Non à toute participation à un quelconque gouvernement d’Union nationale, car il veut noyer sa mégestion dans ce melting pote. Et enfin non à toute compromission aux désidératas de la population.

L’opposition au dialogue désappointée

Comme on peut le constater, le dialogue de la Cité de l’Union Africaine vient d’accorder un mandat déguisé à son autorité morale. Dans l’entendement de la MP, le dialogue n’a été qu’une caisse d’enregistrement de toutes les stratégies adoptées dans un laboratoire et pour lesquelles toutes les discussions n’avaient qu’une seule finalité : avaliser les conclusions agréées par la MP.

Mais la RDC n’est ni la République du Congo, encore moins le Burundi pour faire passer comme une lettre à la poste des recommandations qui violent la Constitution et mettent une croix sur la démocratie laborieusement instaurée au prix du sang de nombreux Congolais tombés depuis 1990 voir bien avant.

Sans doute, les faucons de la MP continuent de se battre pour leurs acquis personnels et n’entendent pas perdre d’aussitôt leurs privilèges. C’est ce qui peut justifier leur volonté à imposer un schéma en violation du pacte républicain issu de l’Accord de Sun City.

Le sens des cartons jaune et rouge

Face à cette position conservatrice, l’opposition réunie au sein du Rassemblement s’est davantage radicalisée. Il a décidé d’infliger un carton jaune au 19 octobre courant et enfin un autre carton rouge à Joseph Kabila au 19 décembre prochain. Mais, dit-on dans certains milieux, le rassemblement aurait pu tout aussi provoquer une rencontrer directe avec la famille politique du chef de l’Etat pour tenter de trouver un compromis à la crise que traverse le pays avant d’envisager une action extrême.

Dans ce manque de rapprochement entre la MP et l’opposition, partie prenante au dialogue, ou qui milite au rassemblement, les Congolais sont en train de laisser la charge à la communauté internationale de trouver une solution à la crise. Déjà cette communauté internationale prévoit plusieurs rencontres courant octobre pour statuer sur le cas de la RDC.

Les Nations-Unies, l’UE, l’Union Africaine, la SADC et la CIRGL s’active pour trouver une issue à la crise congolaise dans l’éventualité d’absence de solution interne. L’histoire tend ainsi à se répéter malheureusement. 

Source : www.lappelafricain.com 
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