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Mais que diable les Américains reviennent-ils faire dans cette galère ?

Après bien des hésitations, les Américains ont finalement accentué leur soutien à la lutte contre l'Etat Islamique en Irak. Une aide qui intervient au moment où les djihadistes commençaient à progresser dangereusement vers le Kurdistan dans le Nord du pays. Explications.

Pourquoi les Etats-Unis sont-ils intervenus maintenant ?

Plusieurs raisons viennent expliquer la décision américaine d'intervenir militairement en Irak depuis quelques jours. Pour le politologue Hasni Abidi "la question était plutôt de savoir quand il serait nécessaire d'intervenir et comment plutôt que de savoir si oui ou non les Américains allaient intervenir". Le directeur du Centre d'Etudes et de Recherche sur le Monde Arabe et Méditerranéen (CERMAM), à Genève, liste donc plusieurs raisons avancées par les Etats-Unis pour justifier cette intervention : "tout d'abord les Etats-Unis ont pris soin de s'appuyer sur une déclaration du Conseil de sécurité qui condamnait les attaques de l'Etat islamique (EI) afin de donner un aspect multilatéral à leur intervention", explique l'expert.

"Ensuite, les Etats-Unis ont mis en avant la mise en danger de personnels américains au Consulat d'Erbil pour justifier ces frappes. Notez que les Américains ont également des bases militaires et des experts militaires dans la région. Il n'était donc pas possible de rester les bras croisés." Enfin, explique Abidi, "les Américains ont mis en avant la question de la minorité Yazidi pour donner un aspect éthique à tout ça".

Des explications qui confinent à la communication pour les experts qui avancent d'autres raisons à cette intervention : "Les premières victoires de l'EI contre les combattants kurdes ont été un choc et il fallait donc agir", explique la politologue américaine spécialiste de la question kurde Denise Natali.

Le tout sous la pression du lobby pro-kurde très actif à Washington. "Le Congrès, poussé par le lobby kurde très actif, est sur le dos d'Obama", relève la chercheuse de "l'Institute for National Strategic Studies" de la "National Defense University" de Washington. "Le président, qui marche sur des œufs, ne souhaitait pas vraiment s'engager et c'est pour cela que les frappes ont eu lieu avec prudence", souligne-t-elle. "Plus pour remonter le moral des peshmergas qu'autre chose".

Obama, ne souhaitant pas voir l'action américaine interprétée comme un soutien au Premier ministre Maliki s'est d'ailleurs assuré que ce dernier serait rapidement poussé vers la sortie, ce qui est chose faite depuis lundi.  

La question kurde est-elle plus sensible ?

"Les Américains ont besoin des Kurdes", explique Hasni Abidi. "Les Kurdes sont des alliés fiables dans la région depuis des années. C'est d'ailleurs à leur demande que les Etats-Unis ont refusé de livrer des avions au gouvernement central à Bagdad, les empêchant d'une part de réagir efficacement contre l'EI mais encourageant aussi ce dernier à se tourner vers Moscou", précise le politologue genevois qui souligne que "le lien entre Washington et Erbil est plus fort que celui entre Washington et Bagdad".

Les Kurdes ne cachent pas leur volonté de créer un Etat indépendant. "Ils ont tourné à leur avantage, après 2003, l'augmentation de pouvoirs donné aux régions mais cela ne leur suffit pas", explique Denise Natali depuis Washington. Les Kurdes, qui sont allés jusqu'à mettre en service un oléoduc qui relie directement les gisements du Kurdistan irakien à la Turquie afin d'exporter leur pétrole en contournant les autorités irakiennes, ne cessent de s'affranchir de la tutelle de Bagdad.

"Il y a un mois, le président du gouvernement régional du Kurdistan irakien Barzani ne voulait pas attaquer l'EI", souligne l'experte. "C'était un peu 'Du bon usage de l'Etat islamique'", décrit également Hasni Abidi. "L'avancée des djihadistes a affaibli les forces du gouvernement central, les poussant à abandonner Kirkouk et Mossoul… au profit des Kurdes". Les peshmergas ont donc profité de la déroute de l'armée pour s'emparer de nouveaux territoires, agrandissant leur région de 40%. Ce sont ces territoires qui sont aujourd'hui disputés. Avec le soutien des Etats-Unis. Une stratégie dangereuse pour Denise Natali : "Le système, qui a favorisé les chiites et les Kurdes contre les sunnites, doit être réformé. Il faut à nouveau associer les sunnites au pouvoir et aider le gouvernement central" estime l'experte qui redoute les conséquences régionales d'un éclatement de l'Irak.

Faut-il armer les peshmergas ?

Le département d'Etat américain a annoncé lundi que les Etats-Unis avaient commencé à livrer des armes aux peshmergas. Un choix "dangereux" pour l'experte de la "National Defense University" de Washington. "Cela donne l'impression que les Etats-Unis jouent une communauté contre une autre alors que le pays a justement besoin de voir ses institutions renforcées", explique l'experte.

Mais, pour Hasni Abidi, "les Etats-Unis veulent en finir avec tout ce qui se décrit comme un élément terroriste. Or, le Kurdistan est un prolongement de la sécurité américaine dans la région. Et les peshmergas ne sont pas si forts que ça", explique le politologue. "Ils n'ont pas combattu depuis des années, ce sont vraiment des soldats qui ont pris du ventre, et leur nombre est insuffisant. D'ailleurs, même les armer ne semble pas être une solution suffisante pour les Américains puisqu'ils sont intervenus eux-mêmes", souligne-t-il.

Pourquoi défendre particulièrement les Yézidis ?

"L'administration américaine est loin d'être sensible à la cause des Yézidisou même à celle des chrétiens d'Irak, même si ces derniers trouvent du soutien dans la communauté chrétienne américaine", souligne Hasni Abidi. "En revanche, l'administration américaine n'hésite pas à l'utiliser comme une couverture pour son intervention."

 

"L'état des minorités dans le monde est déplorable et nous n'avons pas vu les Etats-Unis bouger d'un iota pour les défendre. Pour l'opinion publique, dire que l'on intervient pour défendre une minorité religieuse est toujours positif". Pour le politologue genevois, "il est important pour les Etats-Unis de donner une dimension éthique à leur démarche militaire.

Les Américains utilisent là des vrais arguments pour d'autres enjeux. Carcette communauté est persécutée depuis des décennies par les chrétiens d'Irak autant que les Kurdes ou les sunnites sous Saddam Hussein qui, il y a quelques années, a éliminé des centaines d'entre eux sans que les Américains ni personne d'autre ne s'en soucient".

Une vision partagée par la spécialiste américaine : "Bien sûr cette communauté a besoin d'aide", souligne Denise Natali. "Mais aujourd'hui elle est un prétexte facile. Non seulement on peut mettre en avant combien les djihadiste de l'EI les pourchassent – alors qu'il y a peu c'étaient les Kurdes ou les Chrétiens mais passons – mais, en plus, leur procurer une aide humanitaire n'est pas logistiquement compliqué. C'est une bonne opération", décrit l'experte.

Le pétrole joue-t-il un rôle particulier dans cette affaire ?

Comment souvent en Irak, l'intervention américaine en Irak a soulevé celle du pétrole. "Les Kurdes, qui ont donc agrandi leur territoire ces dernières années, et encore, dernièrement, à la faveur de l'offensive djihadiste, cherchent à élargir bien sûr leur mainmise sur les champs pétroliers dans la région", argumente Denise Natali. "En cela, il y a un argument pétrolier da

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