Actualités : www.lappelafricain.com  / Société
RDC: des centaines de magistrats en grève "illimitée" pour obtenir une hausse de salaire

Plusieurs centaines de magistrats de la République démocratique du Congo ont entamé lundi une grève "illimitée" pour demander une hausse de salaire promise en 2011 par le président Joseph Kabila, a appris l'AFP auprès de l'un des fers de lance du mouvement.

"Nous avons décrété une grève illimitée sur toute l'étendue du territoire pour le gouvernement respecte ses engagements. En 2011, le chef de l'Etat lui-même a dit que le dernier magistrat (le moins expérimenté) devait toucher 1.600 dollars", a déclaré lundi soir Shabani Watenda, magistrat à Kinshasa.

"Jusqu'à présent, on n'a jamais vu cet argent, on ne l'a jamais touché! Aujourd'hui, le dernier magistrat touche - salaire et prime compris - 600.000 francs congolais (environ 600 dollars). Quand un magistrat tombe malade, on doit tous se cotiser!", a-t-il dénoncé.

Il a souligné que la grève était suivie par "plusieurs centaines" de magistrats sur toute la RDC. "Personne ne va travailler jusqu'à ce que nous touchions cet argent. Nous allons nous organiser pour mettre des piquets. Aucun magistrat ne pourra retrouver son cabinet", a-t-il insisté.

Le 14 septembre 2011, le président Kabila, alors candidat à la présidentielle qui s'est déroulée le 28 novembre de la même année, avait vanté le bilan "positif" de son quinquennat, expliquant notamment que la paie des magistrats était passée de "724 dollars en 2008" à "1.600 USD en 2011".

Mi-septembre, le Syndicat des magistrats du Congo (Synamac) - qui revendique la moitié des quelque 3.500 magistrats du pays - avait lancé une grève illimitée pour obtenir les 1.600 dollars. Le mouvement avait été finalement suspendu une dizaine de jours plus tard, sur la promesse d'avancées.

Le Synamac cautionne en partie la nouvelle grève. "Les jeunes magistrats se sont mobilisés (...) sans même consulter le syndicat pour demander que le budget (2015) tienne compte de leurs revendications. Nous sommes d'accord sur le fond, mais pas la forme", a justifié à l'AFP son président, Nsambayi Mutenda.

"Les meilleures conditions socio-professionnelles des magistrats contribuent à la qualité et l’indépendance de la justice", écrit pour sa part lundi dans un communiqué Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj).

"Nous condamnons avec fermeté la politique de clochardisation et de caporalisation des magistrats qu’applique actuellement le gouvernement congolais dans le but de maintenir le pouvoir judiciaire sous sa dépendance", a-t-il ajouté, demandant aux parlementaires de "s’assurer" que "l’amélioration des conditions socio-professionnelles des magistrats (sera) prise en compte" dans le budget 2015.

Le système judiciaire congolais est régulièrement critiqué dans des rapports d'organisations locales et étrangères, qui dénoncent des ingérences politiques dans certains dossiers et signalent de faibles moyens de fonctionnement qui ne permettent pas de travailler dans des conditions optimales.

Source : www.lappelafricain.com 
  Autres Articles dans la même catégorie
 
Riposte au VIH/SIDA dans la province du MAI NDOMBE en 2017