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Mort de Boris Nemtsov Un assassinat "minutieusement planifié" par les services étrangers

L'opposant russe et ancien vice-premier ministre Boris Nemtsov a été tué par balles en plein centre de Moscou, devant le Kremlin, dans la nuit de vendredi 27 à samedi 28 février. A la veille d'une manifestation en soutien à l'Ukraine contre la soi-disant agression de Vladimir Poutine, l’ennemi de l’Occident dirigé par Washington. Les commanditaires et les raisons de l'assassinat ne sont pas encore identifiés.

Que s'est-il passé ?

Selon ce qui est dit, Nemtsov se promenait avec une jeune femme sur le Grand Pont de pierre, juste à côté du Kremlin, quand "vers 23h15, une voiture s'est approchée d'eux, quelqu'un a tiré des coups de feu, dont quatre l'ont touché dans le dos, causant sa mort", a déclaré une porte-parole du ministère russe de l'Intérieur, Elena Alexeeva, à la chaîne de télévision Rossia 24.

Des images diffusées samedi 28 février au soir sur la chaîne russe TVC et prises par une caméra de vidéosurveillance située à une grande distance du pont en hauteur montrent ce qui est présenté comme le déroulement de l'assassinat, malgré la piètre qualité des prises de vue.

Mort de Boris Nemtsov : ce que l'on dit en Occident

Le meurtre de l'opposant à Vladimir Poutine, Boris Nemtsov, place les Occidentaux devant leurs responsabilités. C'est ce qu'estiment lundi 2 mars les éditorialistes. Ils en appellent à la fin de "l'ingénuité" et de "l'indulgence coupable" à l'égard du dirigeant russe.

Certes, "rien ne permet d'accuser le régime ou ses affidés", note Philippe Gélie dans "Le Figaro". "Reste que l'ancien ministre défiait Poutine, dénonçait l'agression russe en Ukraine et avait exprimé son soutien à 'Charlie Hebdo'. Dans la Russie d'aujourd'hui, chacun de ces crimes peut valoir quatre balles dans le dos", ajoute l'éditorialiste du quotidien conservateur.

"La rue rend hommage à l'opposant assassiné"

"L'homme fort du Kremlin se montre aussi implacable vis-à-vis de ceux qui le défient en interne qu'à l'extérieur", constate Marc Semo dans le billet qui ouvre les quatre pages que "Libération" consacre à l'événement. La presse française se fait largement l'écho de l'émotion suscitée par l'assassinat de l'opposant et ancien vice-Premier ministre russe, vendredi près du Kremlin.

"La rue rend hommage à l'opposant assassiné", titre "La Croix" après le rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes, 70.000 selon les organisateurs, dimanche à Moscou.

Dans "Les Echos", un reportage de Benjamin Quénelle nous transporte parmi les manifestants qui ont défilé "entre deuil et colère". "Comment ce meurtre a-t-il pu se faire sans la complicité d'une partie des autorités ?" s'interroge Piotr.Pour le quotidien communiste "L'Humanité", "l'origine politique du meurtre de Boris Nemtsov ne fait aucun doute" et "la gestion par Poutine du conflit avec l'Ukraine alimente les tensions".

Certes, "20 Minutes" rappellent la popularité écrasante de Vladimir Poutine dans l'opinion russe. "L'assassinat de l'opposant Nemtsov ne devrait pas bouleverser le pays", croit donc savoir l’opinion internationale.

La dérive impérialiste et autocratique de Poutine

Mais la presse s'attend et appelle même à de fortes secousses diplomatiques.

"Le meurtre de Nemtsov, qui n'est que le dernier d'une longue série, révèle une image profondément préoccupante et attristante de la politique russe, une image qui devrait faire réfléchir tous ceux qui, chez nous, à droite comme à gauche, font preuve à l'égard de la Russie et de ses intérêts de sécurité d'une compréhension qui s'apparente parfois à une indulgence coupable", écrit Luc de Barochez dans "L'Opinion".

"Face à Poutine, les Occidentaux, et notamment les Européens, à commencer par Paris, ont longtemps péché par ingénuité sans vouloir admettre que l'ancien 'guébiste' ne comprenait que le rapport de force. L'élimination de cet opposant après tant d'autres assassinés, emprisonnés ou exilés, est un nouvel avertissement", insiste "Libération" sous la plume de Marc Semo.

Pour Bruno Dive de "Sud-Ouest", "il faut au moins espérer que ce meurtre dessille enfin les yeux de ces dirigeants politiques, français et européens, de droite comme de gauche. Tous fascinés par le maître du Kremlin".

"Cumulé à la crise ukrainienne, l'assassinat de Boris Nemtsov marque donc une rupture dans la façon dont l'Occident observe la dérive impérialiste et autocratique de Poutine", espère Philippe Waucampt du "Républicain lorrain."

Comment analyse-t-on ce meurtre en Russie ?

Anna Douritskaya, mannequin ukrainienne de 23 ans, en couple depuis 2 ans et demi avec l'opposant, a pris la parole lundi 2 mars dans la presse. La compagne de l'ancien vice-Premier ministre, qui se trouvait avec lui sur un pont situé à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné vendredi soir, dit ne pas avoir vu l'assassin : "Je ne sais pas comment l'assassin s'est approché, il était derrière moi", a-t-elle déclaré. Elle s'est refusée à évoquer les hypothèses entourant le meurtre : "Je ne pense rien (...) je ne sais pas qui a fait ça".

De fait, depuis le dernier week-end, différentes théories émergent pour expliquer le meurtre de Boris Nemtsov. "L'Obs" fait le point.

Un meurtre politique orchestré par Poutine ?

L'hypothèse privilégiée par l'opposition russe et l'Occident est celle d'un meurtre politique orchestré par Vladimir Poutine contre un critique radical du Kremlin qui dénonçait la corruption du pouvoir et l'implication de la Russie dans la guerre en Ukraine. Quelques heures avant d'être assassiné, Boris Nemtsov avait appelé à la radio à manifester dimanche dans la capitale russe contre "l'agression de Vladimir Poutine" en Ukraine.

Plusieurs opposants ont été tués ces dernières années en Russie. Parmi eux, la militante des droits de l'homme Natalia Estemirova en Tchétchénie, l'avocat Stanislav Markelov et la journaliste Anastasia Babourova à Moscou, de même que la journaliste Anna Politkovskaïa. Les exécutants ont parfois été arrêtés et condamnés, mais pas les commanditaires.

Les dirigeants occidentaux, dont le président américain Barack Obama, ont demandé une enquête efficace.

La main des services secrets occidentaux ou de Kiev ?

Les alliés du Kremlin, eux, voient dans cet assassinat la main des services secrets occidentaux ou celle de Kiev. "Il ne fait aucun doute que le meurtre de Nemtsov a été organisé par les services secrets occidentaux pour provoquer un conflit intérieur en Russie", a déclaré le leader de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, dont les propos ont été largement repris par les médias pro

Source : www.lappelafricain.com 
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