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RDC : Mener une action concertée pour stopper le commerce illicite des ressources naturelles

« Nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller, alors que les ressources se raréfient et que les prix augmentent. Malgré tout, il est encore possible de relever le défi de la diminution et de la restriction des ressources et de créer des opportunités qui déboucheront sur des économies prospères et une planète saine pour les générations à venir », a souligné le directeur exécutif du PNUE.

« Sept milliards de rêves. Une seule planète. Consommons avec modération », est le thème choisi cette année pour célébrer la Journée de l’Environnement. Selon le PNUE, ce thème souligne « la responsabilité individuelle de chacun d'entre nous de rendre possible un développement économique durable et accessible à tous, tout en stabilisant et en diminuant le taux d'utilisation des ressources mondiales ». 

Car, selon l’ONU, « les habitudes de consommation actuelles de la population mondiale constituent une réelle menace qui pèse lourdement sur de nombreux écosystèmes qui approchent dangereusement du point de non-retour ». « Il est donc essentiel, que les comportements en matière de consommation changent, que ce soit en matière d’énergie, d’eau ou de toute autre ressource non renouvelable, pour ne pas compromettre l’héritage qui sera légué aux générations futures », pense-t-elle.

« Une obligation morale »

« La RDC possède la moitié des forêts et des ressources en eau de l’Afrique. Dans ce contexte, pour la RDC, l’exploitation raisonnée et efficace des ressources, ce n’est pas seulement une nécessité économique, mais une obligation morale et l’ONU ne cesse de croitre son soutien au gouvernement afin de lier développement humain et préservation naturelle », a déclaré Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC.

Le communiqué relève qu’en dépit de « certaines tendances alarmantes, telles que la déforestation croissante, la diminution des espèces ou encore la pollution aux métaux lourds due à l’exploitation des ressources minières, la majeure partie de la dégradation environnementale de la RDC n’est pas irréversible et une amélioration de la gouvernance environnementale a déjà conduit à des progrès notables ».

Une récente étude coordonnée par le PNUE et la MONUSCO en 2015, révèle le rôle majeur que joue l’exploitation et le commerce illicite de nombreuses ressources naturelles. Selon les estimations du rapport, « de l’or, des minéraux, du bois, du charbon et de la faune sauvage d’une valeur de 0,7 à 1,3 milliards de dollars américains sont exploités et trafiqués chaque année à partir de l’Est de la RDC ». Il affirme que « la vaste majorité des bénéfices de ce commerce illicite vont aux réseaux transnationaux de crime organisé, et que ces opérations financent au moins 25 groupes armés qui continuent de déstabiliser l’Est du pays ».

Un autre rapport accablant de l’ONG britannique Global Witness (GW) publié, mercredi 3 juin 2015, s’appuie sur le travail de compilation des cas d’infractions relevés entre 2011 et 2014 par l’Observatoire de la gouvernance forestière (OGF) sur plusieurs concessions forestières inspectées en RDC.  Ce rapport intitulé « l’impunité exportée », indique que « l’impunité dans ce secteur est généralisée et la corruption gangrène le pays ». Il dénonce les pratiques de grandes entreprises forestières opérant en RDC où l’exploitation illégale du bois bénéficierait de la complicité notoire de l’administration.

Il faut avouer que ce rapport a provoqué une réaction musclée de la part du gouvernement congolais. Le Ministère de l’Environnement, premier concerné par  cette question forestière, n’a pas tardé de réagir. « GW reprend un certain nombre de vieilles rengaines, déjà publiées maintes et maintes fois, comme l’a fait il y a quelques semaines l’ONG Greenpeace, également spécialisée dans la critique systématique des actions menées par le gouvernement de la RDC en la matière », lit-on dans communiqué officiel du Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD), publié le jeudi 04 juin 2015.

Selon le MEDD de la RDC, « GW s’en prend délibérément aux compagnies forestières détentrices de concessions qui sont pourtant engagées dans le processus de gestion durable des ressources forestières : actuellement 57 titres forestiers font l’objet de contrats de concessions et sont tous, contrairement à ce que prétend GW, dotés d’un plan de gestion validé par l’administration et d’une clause sociale cosignée par les populations riveraines ».

« Une action concertée »

Le gouvernement congolais entend s’employer à mettre en place « un cadre de meilleure gouvernance forestière qui assure la gestion durable du patrimoine forestier et améliore la valorisation des biens et services des écosystèmes forestiers ». Mais, souligne que « le chantier est vaste et s’inscrit dans la durée ».

En outre, il indique que « des progrès significatifs ont déjà été accomplis, notamment dans le secteur forestier industriel ». Cependant, « il reste beaucoup à faire, en particulier dans la structuration du secteur artisanal et la normalisation du secteur informel », reconnait-il.

L’évaluation environnementale post-conflits du PNUE en RDC, se focalise sur les problèmes relatifs à l’environnement et à la gestion des ressources naturelles affectant le pays. Le rapport de l’Onu propose un certain nombre de mesures à prendre pour répondre à la menace croissante du crime organisé en RD Congo, et appelle à « une action concertée » pour stopper ce commerce illicite.

« Pour répondre à l’appel de cette Journée mondiale de l’Environnement, il sera également essentiel que la RDC s’engage dans la voie de l’économie verte, visant à réaliser un développement véritablement durable au profit d’environ 70 millions d’habitants », concluent Martin Kobler et Achim Steiner.

Source : www.lappelafricain.com 
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